Depuis le début des violences urbaines, leur bruit sourd est devenu presque familier à Marseille. Au cours des nuits d’émeutes qui ont éclaté dès la fin juin, les deux hélicoptères de la section aérienne de la gendarmerie (Sag) d’Hyères ont été les yeux des policiers aux prises avec les émeutiers. “On commence à avoir de très bons repères”, sourit le colonel Martin Patier. Mais ce vendredi après-midi, le commandant du groupement sud des forces aériennes de la gendarmerie, lui-même pilote, prépare une mission inhabituelle. Les deux machines de la Sag ont été déployées sur le camp militaire de Carpiagne. Il y a là un Écureuil, une vénérable machine, appréciée de ses pilotes pour son confort, et de ses mécaniciens pour sa rusticité. Et un EC-135, bien plus récent et bardé d’électronique. Les deux hélicos sont en configuration “violences urbaines”, équipés d’un énorme phare de recherche capable d’éclairer un stade comme de désigner un objectif en concentrant son faisceau. Au besoin, un filtre infrarouge le rend invisible depuis le sol, sans jumelles de vision nocturne.
Au cours des émeutes, la caméra “boule” qui équipe l’EC-135 a, elle, permis de retransmettre en direct les images des violences au PC de la sécurité publique, à l’hôtel de l’Évêché, tandis qu’un policier assurait la liaison à bord, aux premières loges, derrière les écrans de contrôle.