“J’étais allé boire un coup à La Plaine avec des amis”, commence-t-il, admettant connaître, à ce moment-là, les tensions qui secouent la ville. Dans un récit entrecoupé de profondes inspirations, Otman remonte le fil des semaines. Et explique vouloir “dire les choses”. Ainsi, raconte-t-il sans détour avoir un passé de délinquant, mais aussi, ce soir-là, être entré dans le tabac pillé et y prendre “trois ou quatre paquets de cigarettes”. Sur la suite aussi, Otman veut lever le voile. “Le rideau n’était pas complètement relevé, indique-t-il. Je me suis baissé, j’ai sorti ma tête, et j’ai pris un coup de matraque”. Son premier réflexe est de vouloir fuir : “Je me suis dit, il faut que tu coures, t’as pris un coup, c’est la police, il faut que tu coures, se souvient-il. Un policier m’attrape, me soulève tête en bas et jambes vers le ciel. Je me suis dit là, je vais prendre cher, il va m’exploser…”